"Bonjour papi.
Aujourd'hui cela fait un an que tu es parti. Un an que je vois maman pleurer parfois sans comprendre pourquoi, même si elle me dit que ce n'est pas de ma faute.
Un an que je n'ai plus entendu le son de ton rire ou ton "coucou bébé" dés qu'on venait te voir. Maman me répète tous les soirs que je suis courageuse comme mon papi mais... ce n'est pas ton image que j'ai en tête pour l'instant puisque je t'ai oublié. Je suis trop petite.
Aujourd'hui papi, maman a envie de repenser aux choses qui la font sourire et qu'elle aurait aimé que je connaisse de toi ...car pour moi, tu seras simplement une personne qu'on me montrera en photo en me disant que tu m'aimais vraiment beaucoup et que tu aurais été très fier d'être mon papi.
Mais voilà, la vie on a décidé autrement et elle a décidé que tu n'aurais pas le droit de voir tes petits-enfants grandir et que moi je n'aurais pas le droit de connaître quel papi formidable tu aurais été.
Alors papi, maman me raconte souvent que tu te plaignais de ne pas me voir assez même si c'était plusieurs fois dans la semaine ; si tu pouvais tu aurais voulu me voir tous les jours ! Elle me dit que tu me faisais "tuxsoboque", cette petite tradition alsacienne de mémé que je n'aurais pas connu non plus. Que tu me chantais aussi cette comptine en alsacien en me grattouillant la main (que maman continue de faire mais, bien sûr pas du tout avec le bon accent !)
Elle me dit que le jour de ton enterrement, l'église était pleine à craquer et que tout le monde était là pour reconnaître quel homme tu avais été avec le cœur sur la main. On dit souvent que lorsqu'une personne meurt, même si cette personne était mauvaise, à ce moment-là, tout le monde fait semblant de dire combien cette personne était exceptionnelle. Mais pour toi, on sait très bien qu'il n'y avait pas de semblant, que tout le monde le pensait vu le nombre de témoignages qui ont été envoyés ; que ce soit de la famille, des amis, ou même de tous tes clients ou encore de tes collègues.
Elle me dit que tu avais un sale caractère dont j'ai sûrement hérité, ce que confirme bien souvent nounou qui était une de tes meilleures amies. Alors oui, tu n'étais pas tous les jours facile à vivre, surtout à la fin de ta maladie, et c'était dur pour tes proches. Mais malgré tout, dès qu'on avait besoin de toi, qu'importe ton état de santé, tu répondais présent ! Maman me dit que je suis forte et courageuse comme toi et elle espère pouvoir l'être pour surmonter cette douleur qui est toujours aussi présente...
Elle me dit que tu venais pour sortir Floki tous les midis alors que tu avais tant de mal à marcher et à te lever du lit mais que cela te faisait du bien au moral jusqu'à ce que tu ne puisses plus.
Elle a dit qu'elle me parlera de toi toute ma vie pour que je puisse essayer de te connaître mais elle sait aussi que ça ne sera jamais le cas et ça reste une de ses plus grandes tristesse car tu ne vivras qu'à travers ses mots. Mais pour moi, tu ne seras jamais plus qu'une simple photo car je t'ai déjà oublié papi.
Alors papi, même si je ne t'ai pas connu longtemps et que maman n'a pas le courage de m'emmener bien souvent sur ta tombe, sache qu'elle me parle de toi très souvent et que je lui donne l'impression de l'écouter et de comprendre.
Je
suis une petite fille qui a hérité de ton sale caractère mais entre deux crises
je ne suis que sourire, malice, intelligence, vivacité et débrouillarde. Tu
serais fière de moi, elle en est sûre.
Au revoir papi."
A mon père, Alain Grunder - 14-09-1959 - 08-06-2022.
Ne mettez pas votre santé de côté au profit de tout le reste, pensez à vos proches. Tu me manques tellement papa

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