Quand on décide d’entamer l’aventure de la maternité, on sait que cela ne sera pas un long fleuve tranquille. On sait que cela peut prendre plusieurs mois, le temps que la machine se remette en route. On sait qu’il faut être patient, qu’il faut laisser faire la nature, on sait, on sait. Mais la réalité n’est pas toujours facile à vivre. Les mois passent, ils s’enchainent, le temps avance et toujours rien. Enfin pour moi… car comme par hasard des annonces de grossesses pleuvent dans mon entourage depuis quelques mois et chacune d’elle me rappelle que cela aurait pu être moi.

Qu’elles soient totalement inattendues ou prévisibles, je les redoute de plus en plus car je sais ce qu’elles vont susciter en moi. Jalousie, convoitise, envie, amertume … et derrière tout cela déception, culpabilité, remise en question (mais qu’est-ce que je fais mal ? pourquoi les autres y arrivent et pas moi ? ), doute, échec, chagrin, tristesse. Que de sentiments négatifs pour une si belle nouvelle… et tellement éloignés de ma personnalité douce et empathique.

Difficile de cacher ses émotions dans l’instant mais il faut faire bonne figure et se réjouir de cet heureux évènement. Mais sur le moment, à l’intérieur la blessure est là, bien présente, le cœur écorché vif.

Originales, franches, maladroites, il n’y a pas de bonne façon d’annoncer une grossesse à une personne qui depuis plusieurs mois s’est lancée dans les essais bébé (encore faut-il le savoir).  J’ai envie de dire : le résultat est le même (même si l’empathie et la diplomatie sont toujours bien accueillis).

Après ces différentes annonces, j’ai partagé mon ressenti avec ma moitié. Je pense qu’il est difficile pour les hommes de comprendre les sentiments qu’on éprouve dans ces moments-là. Mais il est important d’en échanger ensemble pour se libérer et ne pas rester seule avec ces émotions négatives en soi. On recherche le soutien même si parfois c’est l’incompréhension qui l’emporte (surtout quand on fonctionne différemment).

Même si c’est difficile, il ne faut pas culpabiliser de ressentir tout cela. C’est humain, c’est normal. Et cela ne fait pas de toi la pire des amies. Tu as le droit d’éprouver ces sentiments. Prends ce temps pour toi, pour « digérer » la nouvelle, vivre ta tristesse, te libérer. Et pour cela chacune sa recette : la musique, le sport, l’écriture, la nature, la cuisine, la sophrologie…

Ensuite tu pourras te réjouir pour l’autre, te remobiliser, continuer à avancer, avoir des projets.

Je ne pensais pas que les essais bébé serait déjà une étape me mettant à l’épreuve. C’est beaucoup de questionnements, de doutes. Mais comme dans chaque étape de la vie, on apprend. La patience, la confiance, la placidité… On grandit encore et toujours.  Et un jour mon tour viendra …

Pensées chaleureuses à toutes celles qui attendent de porter et donner la vie.